mardi 30 juillet 2013

Egalité

Hier soir, alors que je déambulais nonchalamment au milieu d'une partouze grouillante et joliment décadente où l'on s'agitait convulsivement sur fond de musique classique discrète mais lancinante, je songeais qu'il me fallait ne pas oublier de me procurer le dernier bouquin de Gille Kepel intitulé "Passions arabes". 



J'aurai tendance à penser que le sexe n'est rien. Que nous devons absolument "y" croire pour bander, mouiller, jouir. Et par les temps qui courent, les curés sont rares. 
Mais, si fondamentalement le sexe n'est rien, pourquoi ne pas revenir à une espèce d'état de nature de la baise, où tout serait possible, avec modération.

Ce qui reviendrait alors à nier ce qu'on pourrait de plus en plus considérer comme un tabou: le cul, c'est culturel. Comme la famille, mais n'y revenons pas, c'est voté.

Nier cela, en conscience ou pas, par gentil libertinage cool, est pour moi qui vous écrit une démarche intellectuelle que je trouve dangereuse. Certes coucher n'est pas si grave, je peux donc le faire en toute liberté. A priori.

Mais montrer ses seins dans une rue tunisienne est plus compliqué. Superbement dingues les filles... Machiste de base, ma première réaction a été de me dire, "putain là elles ont eu des couilles".

Alors que dans le marais parisien, à trois, en public, de façon homosexuelle, déguisés, quelle importance chez nous, n'est ce pas ? Tout cela est si relatif, circonstanciel, ... égal.

Ne jamais juger, ne même pas chercher à comprendre à la limite... Déclencher mes escapades en fonction de la forme plus ou moins ondulante d'une jolie paire de fesses, ou parce-qu'elle a un appartement et qu'elle reçoit, ou encore parce qu'elle est disponible entre 13h30 et 15h30, ce qui laisse une heure si on enlève le temps de trajet.

La baiser; repartir. Sans la juger.

Etre de droite et coucher avec les filles de gauche parce qu'elles sont jolies et qu'elles jouissent aussi. Ou l'inverse.

Sauf que, je crois que je n'y arriverai jamais. Il faudra bien que je vous juge à un moment donné. C'est dans le sang, dans les cellules. Les Femen l'ont fait, elles ont balançé leurs seins blancs d'occidentales relativistes à la face des salauds, et des autres aussi, et ainsi, ont fait la preuve de leur bêtise.

Moi, si je vous choisis, vous, toi, elles, c'est parce que je vous juge. Que je vous classe, que je vous hiérarchise. Sinon, je ne peux pas comprendre; je ne vous pense pas. 

Le relativisme, pour moi, c'est le diable.

J'ai ma logique, ma vérité parce que j'ai mon histoire, ma biographie. Et avec ceux et celles qui n'ont pas la même, je fais attention, j'analyse, je calcule... Je suis prudent, je ne m'approche pas trop vite. Eviter la violence.

La violence des intégristes, on la connaît.
Mais celle de nos blondes à nous, quelle est-elle ? Quelle est donc cette internationale blonde qui pense que tout se vaut ? Et puis, elles sont rentrées ... Un peu hébétées on dirait. Il a fallu qu'elles en rajoutent évidemment; même Caroline Fourest, la grande prêtresse de la religion individualiste les a lachées... Schisme chez les blondes ! Peu importe, ce n'est pas grave, il n'y aura pas de guerres de religion pour ça.

Il ne faut pas oublier de savoir raison garder. Le monde est si dangereux désormais...
Il va y avoir de l'action, partout, tout le temps. Et l'Autre ne vous veut pas que du bien, certains même ne prendront même pas le temps de parler. Vous serez niées avant.

J'ai couché avec des filles que je n'aimais pas. Ce n'est pas très gentil, pas très sincère... Mais j'avais je crois encore cette possibilité de les pénétrer sans trop m'approcher. Je nous situais, elles et moi.

Certains vous prendront doucement sous une couette légère un soir d'été avec l'envie de bien faire... D'autres violent sur la place Tahrir. D'autres encore tuent sans discuter, parce que ce n'est pas ce qu'ils veulent.

Parce-que les passions humaines sont immortelles et qu'elles reviennent au galop. Il n'y a même que ça d'intéressant.

Le cul ? Un détail de l'histoire.


jeudi 25 juillet 2013

Trous noirs géo-politiques

Comme il ne faut pas parler que de soi, parlons d'autre chose.

J'aime bien l'actualité internationale.

En ce moment, je crois que l'on assiste à un phénomène auquel l'histoire récente n'était plus habituée. La sacralisation de la Nation et le droit des peuples avaient surtout eu pour conséquence de créer des Etats neufs, parfois artificiels, issus souvent de la décolonisation.

Nous assistons de nouveau maintenant au phénomène inverse, la disparition concrète d'Etats, ce qui est assez difficile ne serait-ce qu'à concevoir. S'il n'y a plus d'Etat, alors, il y a quoi ? 

En Irak, au Yemen, en Libye, peut-être en Syrie ou en Afghanistan, des Etats sont en train de disparaître. 

En Irak, le terrorisme de masse fait des morts tous les jours parfois par dizaine; Au Yemen, l'oléoduc de Total subit une attaque réussie par semaine environ. En Libye, il n'est plus possible de sortir des villes et  l'ont connait l'insécurité qui menace les représentations diplomatiques étrangères: assassinat de l'ambassadeur américain, attaque de l'ambassade de France ... Exemple particulièrement inquiétant, l'Egypte n'arrive pas à maintenir la sécurité dans le Sinaï. 

Sur l'Irak, un journaliste de France Inter dissertait ce matin sur le fait qu'en fait cela durait depuis mille ans. Personne ne perçoit de solution au conflit syrien et l'on attend avec intérêt un peu probable changement de politique en Iran. 

Il ne faut pas s'attendre à éventuelle solution politique dans ces zones floues. Le désengagement américain, le rôle malsain de la Russie ne présagent rien de bon.

C'est ainsi; des gens dans le monde vont vivre sans police, sans armée.
Dans une situation d'insécurité la plus totale.
Là, juste à coté. 

Si la situation n'est pas comparable, en Bulgarie, la population descend dans la rue pour les mêmes raisons: l'Etat pourri par la mafia, n'assume plus ses fonctions essentielles.

La sécurité, ce n'est pas un droit. 
Comme tous les autres droits, elle n'est qu'une possibilité, que certains perdent.

Si ca vous intéresse, sur la plage, plutôt que de mater les fesses de votre voisines à l'aide de vos lunettes noires, lisez ça, il sait de quoi il parle.



Ca aussi:

http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/

mercredi 24 juillet 2013

dimanche 21 juillet 2013

Négocier avec soi-même

En réfléchissant un peu, il y a effectivement un point sur lequel il me faut bien admettre la discussion.

Je n'assume pas tout.
Quand bien même j'aurai la latitude conjugale d'assumer, je ne le ferai pas.
Par lâcheté, par choix, par jugement moral, je ne peux et ne veux tout assumer.

Ce "système" là peut fonctionner dans un environnement de non-dit, de dissimulation, et d'écrans numériques.

Et puis, elle a dit un jour, "assume tes désirs... tu peux pas vivre sans, alors vit avec !"
Fallait la faire celle-là... Enfin, c'est ce qu'elle a fait. A ma place.

Je ne sais pas comment on en est arrivé là.
Un brin d'amour entre nous deux peut-être ...

Et là, j'ai bien été obligé de m'arrêter.

Parce que dans un monde libre, libéré, libertin... si on me demande, je crois que je ne sais pas ce que je veux. Que vais je faire de me fantasmes si mal cachés si je peux, juste, lever le voile ?

Assumer.

Peut-être que je n'aime pas ça, le sexe après tout, et ce ne sera pas pour une question de morale.
Peut-être que je vais y prendre goût...

Toute une éducation à refaire, au grand jour, pour mettre en accord ce que je fais de ma bite et de ma morale.

Reprendre goût aux filles, aux autres, les voir comme ils sont.
Ne plus avoir peur de faire partie de ceux qui ne ressentent plus rien, mais parvenir à faire partie de ceux qui ont envie ...  des autres.

Je vais devoir choisir maintenant, pour ne pas devenir celui qui est passif, qui subit, qui assiste à sa propre vie.

mercredi 10 juillet 2013

Liber

Liberté: état d'indépendance, d'autonomie par rapport aux causes extérieures; absence, suppression ou affaiblissement d'une contrainte.

Libertinage: perversion, dérèglement de la première.

Libertin (libertus): (esclave) affranchi.
Ingenuus: homme libre de naissance.

La bienveillance


Pour quelle sombre raison et disons le d'emblée, pour quelle philosophie dangereuse devrions-nous vouloir le bien d'autrui ?

Certain dirons par complaisance. Autrement dit par intérêt, stratégie, faiblesse...

Mais la complaisance n'est pas la bienveillance justement; elle en est sa perversité (1). Passons.

Pourquoi donc la bienveillance quand l'instinct de défense doit nous protéger des autres et de leur concurrence voir de leurs agressions. Arriver en premier, être retenu, sélectionné, choisi, devancer , telle est la loi de la nature qui s'exerce au supermarché comme sur le périphérique ou à pôle emploi. Vouloir le bien de l'autre dans notre vie quotidienne, c'est s'auto-détruire. La concurrence, la rivalité, l'émulation sont le progrès.

Il s'agit là de la vision biologique du sujet. On pourrait dire capitaliste libérale, mais je ne sais pas très bien ce que cette expression signifie.

Il faut à ce stade réfléchir à la façon dont on peut accéder à cette question de la bienveillance. Pourquoi opérer ce basculement qui devrait nous amener à penser que nous devrions vouloir le bien pour l'autre et non pas son élimination ?

Je pense que cette concurrence, qui est cette valeur qui commence dès la maternelle, a autant de chance d'aboutir à une destruction de valeur qu'à son augmentation comme l'affirme la thèse évolutionniste.

Qu'est l'individu, performant mais seul, dans une situation de conflit, de guerre larvée et dans un monde ou la rareté revient au galop ... ? Quand il y a peu à gagner, à quoi sert d'être le premier ?

La bienveillance n'est plus dans ce sens le résultat et l'ambition morale d'une fable républicaine ou religieuse... Si l'on prend le temps de regarder à quoi mène la concurrence économique de nos jours, on peut légitimement se demander ce à quoi nous mène notre nature animale, c'est à dire territoriale et combattante... Maintenant, bientôt, quand tout sera rare, la concurrence deviendra la cause de la catastrophe.

Quand il y a peu pour tous, seule la solidarité et l'intelligence permet le partage des ressources vitales.
En économie d'abondance, la guerre nous permettait d'avancer en sélectionnant le meilleur vainqueur.

Quand tout manque, il faut se regrouper.
Notre printemps est fini, le temps des amours territoriaux s'achève... Face à l'hiver, devant la nécessité peut-être effrayante de partir, il faut se serrer tous sur le fil.

(1) On pourrait se demander lorsque l'on drague une fille (ou un garçon) si l'on est bienveillant ou complaisant à son égard... Deux styles.

 


mardi 2 juillet 2013

Esthétique

Le temps passant, contrairement à autrefois quand j'apprenais, je m'aperçois que ce qui reste et ce qui m'attire, c'est notre sentiment du beau.

C'est le sentiment final, ultime, le jugement moral dernier.
On juge notre propre passé à l'aune non pas de ce qui a été bien, mais de ce qui a été beau. La réflexion ne reste pas, au contraire du sentiment du moment, du lieu, de l'objet... de la personne.

On pourrait opposer le sentiment à "la raison" mais au en réalité, le sentiment du beau qui provient de nos réflexes sensibles est peut-etre ce qu'il y a de plus parfaitement raisonnable, sensé.

Il ne faut retenir et faire que ce qui est beau, laisser aller notre sentiment du beau comme étant le résultat très complexe de ce qui nous permet de juger.

Et mourir à l'aide de cette fréquentation assidue. J'aimerai partir au milieu d'un beau paysage...

Posez vous la question demain: que vais-je supprimer autour de moi qui ne soit pas beau ?

Ma maison en parpaings ?
Ma voiture métallique ?
Ma femme maquillée ou voilée ?
Mes enfants criards et velléitaires ?

Que vais-je faire maintenant, dans une seconde qui puisse être admis comme beau, plus tard ?
Il n'y que cette morale là, à la fin.

Ce qui est beau, qui élève.
Ce qui ne l'est pas, qui abaisse...

Pensée binaire peut-être, mais le compromis est-il beau ?

Fantasme

Elle aurait les yeux noirs, profonds.

Le cheveux pas coiffés, dans le vent.

Sur sa bouche, rien.

Sur ses joues, rien.

Une seule bague à un doigt, un souvenir. Sa seule attache.

Juste assez propre, juste pas trop moche.

Son jean usé, les mains dans les poches, sur les fesses.

Un débardeur vert pâle...à pas cher.

La fille, telle qu'elle est.

Sans maquillage pour se cacher.

Sans marques ni logo pour se taire;

La fille à qui l'on va parler.

Le sein arrogant, les fesses rondes, la cuisse galbée... On toujours rêver.

La fille qui se demande qui tu es toi qui est là devant elle.

Elle mange des pommes, ne fait pas les soldes et elle aime les garçons.
Au milieu des animaux publicitaires, des criardes et des connectées, on ne voit qu'elle.
Elle choque.

Elle fait l'amour comme personne parce que personne d'autre ne fait l'amour comme elle.
J'aimerai bien apprendre à faire l'amour avec elle.