lundi 23 septembre 2013

La réalité, le fantasme et la morale.

Au départ, il y a ce qui existe. Ensuite, immédiatement, il y a l'expérience de ce qui existe.

A 17 ans, on papillonne. On pourrait même dire qu'il y a nécessité à cela; parce qu'on ne sait pas ce que l'on veut, ce qu'on aime, ce qui est bien pour soi. Alors, il faut essayer, tester, expérimenter.

Il y a aussi des choses que l'on fait une fois, que l'on ne refera jamais. Il y avait nécessité à régler une question, entre soi et le réel. Là peut intervenir la punition, la honte, la pudeur, la peur aussi. On se construit sur nos bêtises, et éduquer c'est juger des bêtises de nos enfants, bien plus que les réprimer.

Le réel donc, son expérimentation, les autres.

Et puis, sinon, il y a ce que l'on aurait voulu faire. Ce que l'on rêve de faire. Le rêve, l'imagination et surtout, le fantasme; peut-être, pourrait-on ajouter la littérature. Il s'agit alors d'inventer le réel, et pire de réinventer l'autre, pour satisfaire ses envies, son plaisir, son égo-centrisme. Il n'y aucune possibilité de morale dans ce cantonnement aux fantasmes. Seule la perversité est possible.

La perversité, c'est le désir qui rêve, qui se trompe. Je me trompe dans la croyance que je me fais de l'autre. Imaginer ce dernier tel que je le voudrais et non le sentir tel qu'il est.

Dans le pire des cas, on peut chercher à contraindre le réel. A contraindre l'autre à correspondre à son fantasme. C'est la nature du viol. Cette tentative de puissance sur l'autre qui ne prouve que l'impuissance générale de son auteur.

Heureusement, on ne fait le plus souvent que de se nuire à soi-même. Se construisent alors des prisons mentales dans lesquelles on n'a plus qu'à masturber des désirs totalement déconnectés du réel.

A l'inverse, il y aussi l'individu qui a les moyens de se frotter au réel.

Il s'agit de celui qui en tchat veut absolument passer très vite au premier rendez vous. Comme pour faire cesser cette angoisse de ne pas avoir un rassurant contact avec ce qui est vrai, réel donc.

Or, ce qui m'intéresse ici, c'est que ce contact avec le réel est un permanence un acte de jugement, d'évaluation, un instinct animal travaillant à jauger de tout. Et en outre, ce jugement est pour l'essentiel fait par l'autre.

Pour moi la morale est un phénomène naturel qui consiste dans l'adéquation entre soi et son environnement. Entre soi et son prochain. D'abord nous intégrons socialement ce qui est réputé bien, nos structures sociales, et ensuite nous essayons de les valider, dans un processus vertueux de mise en conformité de ses désirs et de ses actes en général, avec nos évènements, nos rencontres, notre vie.

Le fantasme alors n'a plus de place. Nous désirons de façon réelle des choses et des individus en conscience des enjeux que ce désir implique. Nos désirs ne sont pas honteux ou imaginaires, ils sont discibles, assumés et notre pouvoir de les satisfaire est immense.

Nous allons là où il fallait aller, et notre personne s'en trouve apaisée, forte et aussi offerte.

La morale est cette adéquation personnelle entre le sujet son environnement. Elle est à la fois individuelle et sociale. Je fais ce qui me dis ma mère parce que mon expérience a validé cette réalité. Ou  bien je la refuse, parce que mon expérience a invalidé son apport. Son réel à elle, et le mien.

La perversité, j'y reviens une fois, c'est l'impossibilité d'avoir le pouvoir et le bonheur de confirmer ce que l'on est par le réel. C'est la masturbation convulsive de ses envies sans écho, dans un éther solitaire et angoissant. A la fois le vide et peu à peu la prison.

Le réel, c'est la liberté.

Maintenant, vous pouvez fermer vos blogs.

3 commentaires:

  1. Vous êtes toujours aussi confus ; j'ai lu deux fois votre texte et je n'arrive pas très bien à suivre le fil de votre pensée.
    Je ne crois pas que la morale soit un phénomène naturel. Il n'y a rien de plus social.

    J'ai peut-être mal compris (c'est d'ailleurs plus qu'une hypothèse : une certitude) mais j'ai l'impression de lire dans votre conclusion que les blogs nous déconnecteraient de la réalité et nous éloigneraient donc de la liberté. Vous avez une vision bien univoque de ce que peut être un blog. Le mien en tout cas me plonge dans une réalité on ne peut plus tangible !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Prenons un autre exemple que la morale ... le droit peut être naturel non?
      Pourquoi pas la morale?

      Vous vivez votre blog, certains rêvent leur vie...
      Utiliser un blog pour revenir au réel ne me parait pas le plus court chemin en tout cas.

      Supprimer
    2. Comme vous le dites fort justement dans ce même article, la morale (enfin, la morale individuelle que chacun se forge) se construit dans, et construit nos rapports avec autrui. Franchement, je ne vois pas ce que la nature vient à faire là-dedans. (Ou alors nous n'avons pas la même définition de la nature.)

      Ça veut dire quoi « revenir au réel » ? De qui parlez-vous qui utiliserait un blog pour revenir au réel ? Vous avez des exemples concrets ?

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.